Ionesco, La Cantatrice chauve (suivi de La Leçon)
Lu dans l’après-midi du 27/02, cette pièce se rajoute au baby challenge de Livraddict et devient un nouveau coup de cœur pour moi !! J’ai été scotché du début à la fin de la pièce, j’ai cependant décroché sur La Leçon, qui suivait La Cantatrice chauve, mais j’y reviendrai.
Résumé : Mme SMITH : Tiens, il est neuf heures. Nous avons mangé de la soupe, du poisson, des pommes de terre au lard, de la salade anglaise. Les enfants ont bu de l'eau anglaise. Nous avons bien mangé, ce soir. C'est parce que nous habitons dans les environs de Londres et que notre nom est Smith...
A propos de La Cantatrice chauve : Je n’ai jamais lu Ionesco, j’ai toujours entendu parler de lui, mais je ne me suis pas intéressée plus que cela à ce qu’il avait fait. Du coup, lorsque j’ai commencé cette pièce, je n’avais aucune idée de ce que ça allait être, et je dois dire que j’ai été très étonnée dès le début, avec l’accumulation de mot « anglais ». J’ai tout de suis compris que ça n’allait pas être triste mais plutôt loufoque.
J’ai un peu honte de ne pas avoir su plus tôt qu’il s’agissait là d’un théâtre de l’absurde. Je suis toujours restée enclenché sur le mode « je lis de la tragédie, je n’aime pas la comédie, je lis de la tragédie, je n’aime pas la comédie » que j’en avais oublié que le théâtre avait évolué et changé depuis. Bref, tout cela est ridicule, mais je n’avais jamais pensé à lire autre chose que ce que j’aime tant : la tragédie.
Du coup, en lisant La Cantatrice chauve, j’étais toujours dans mon petit monde parfait du « théâtre = tragédie », même si je me doutais parfaitement que ça n’en serait pas. Mais quand je me suis surprise à exploser de rire sur certaines répliques, je suis passée en mode automatique et j’ai dévoré la pièce en une seule fois (et je l’ai adoré).
C’est illogique, loufoque, génial, incompréhensible mais pourtant carrément fort ! A mes yeux, derrière toutes les répliques des personnages, se cache une pensée un peu plus réfléchie. Je vois là une sorte de critique de la société contemporaine à Ionesco, toutes les bonnes manières y sont dénaturées, rendues ridicules malgré le fait qu’elles devraient être vues comme un modèle. Les conversations des gens entre eux sont caricaturés, ils ne s’écoutent pas, mais continuent de parler pour ne rien dire. Bref, un vrai plaisir à lire se moquer du monde.
La présence de la pendule est spéciale aussi, elle est presque une sorte de personnage à part entière. Limite, elle est la seule chose logique présente sur scène, et incomprise aussi (lorsque M. Smith dit qu’elle indique l’inverse de l’heure qu’il devrait être (une de mes répliques préférées XD)).
La cantatrice chauve, quant à elle, n’est nommée qu’une seule fois, et fait frissonner tout le monde. On ne sait pas qui elle est, seulement qu’elle « se coiffe toujours pareil ».
En somme, j’ai vraiment aimé cette pièce, et je suis surprise d’avoir vu plusieurs commentaires qui lui sont défavorables. J’ai trouvé ça d’une folie hors norme et d’une intelligence efficace xD (après, ce n’est que mon point de vue, je pense qu’il existe autant de façon d’interpréter un texte qu’il existe de mot dans un livre de 1000 pages).
La Leçon : J’en ferai un peu moins l’éloge. C’est à peu près comme La Cantatrice chauve, mais avec une grosse critique des gens qui se prennent pour des génie alors qu’ils n’ont rien pour eux. On est aussi face à un théâtre de l’absurde, et sans m’étendre de trop, je dirais simplement que c’est la fin qui m’a immédiatement plu, je l’ai trouvé surprenante et assez… glauque.
Et tout comme La Cantatrice chauve, on se retrouve face à une forme d’histoire sans fin qui n’est pas pour me déplaire !
Verdict : 10/10 ; baby challenge Théâtre : 8ème/20