Jonathan Tropper, Le Livre de Joe
Ah ! Ce livre est mon dernier coup de coeur, depuis que je m'y suis plongée, je suis tombée sous le charme du style de Jonathan Tropper. Le Livre de Joe est l'un des meilleurs livres contemporains que j'ai pu lire ces derniers temps, il m'était encore inconnu jusqu'à maintenant - mis à part le fait qu'une amie m'en avait parlé mais que je ne m'en souvenais plus -, et j'ai été ravi de le selectionner au hasard en faisant les courses.
Résumé : À première vue, Joe Goffman a tout pour lui : un magnifique appartement dans les quartiers chics de Manhattan, des aventures sentimentales en série, une décapotable dernier cri et des dollars comme s’il en pleuvait. Ce jeune auteur a très vite rencontré le succès avec son premier roman, Bush Falls. Directement inspiré de son adolescence passée dans une petite bourgade du Connecticut, ce best-seller ridiculise les mœurs provinciales de ses ex-concitoyens, dénonce leur hypocrisie, leur étroitesse d’esprit et toutes leurs turpitudes. Mais le jour où il est rappelé d’urgence à Bush Falls au chevet de son père mourant, il se retrouve confronté aux souvenirs qu’il croyait enfouis à jamais. Face à l’hostilité d’une ville entière, rattrapé par les fantômes de son passé, Joe va devoir affronter ses propres contradictions et peut-être enfin trouver sa place…
Il faut savoir que j'ai eu une sorte de gros coup de chance en achetant ce livre. J'écris depuis très longtemps des histoires que l'on pourrait qualifier d'homosexuelles (c'est même certain que l'on peut les appeler comme ça, mes héros masculins sont souvent gays, je me "bats" pour la reconnaissance de l'amour quel qu'il soit... Bref), et donc, depuis peu, je recherchais des livres qui mentionneraient cela, même légèrement. Résultat : sans grand succès. Les gays ne sont pas aux sommets de la littératures comme ils le sont dans le mangas (vive les Boy's Love d'Asuka et les yaoi de Taifu).
Cependant, la fille que je suis a un don assez inexplicable, il se trouve que je suis une sorte d'aimant à tout ce qui touche l'homosexualité : films, séries TV, sites, et désormais, livres. Je fouinais tranquillement dans les rayons du carrefour quand, sans le vouloir, je selectionne deux livres : Le Livre de Joe (J.Tropper) et La Confusion des sentiments (S.Zweig), et bingo ! Tous deux parlent - plus ou moins - de relations homosexuelles ! (Pour le moment, ce coup de chance ne s'est pas reproduit).
Le Livre de Joe, c'est avant-tout l'histoire de Joe (héhé, qui l'eût cru ?), un jeune écrivain assez sarcastique qui prend sa revanche sur son passé et les gens qui l'ont peuplé. C'est aussi l'histoire d'un roman dans un roman, sans qu'on ne lise un seul chapitre de ce fameux roman (ahah). Honnêtement, quand on découvre la vie de Joe lorsqu'il était ado, on comprend parfaitement ce qui l'a poussé à agir ainsi, à écrire ce best-seller qui lui vaut beaucoup de problèmes lorsqu'il débarque aux Falls, je sais que, tout le long du récit, j'en voulais plus aux habitants de Bush Falls qu'à Joe lui-même. Son comportement était tout à fait justifié, même si le doute est mis dessus tout le long du roman. Forcément, lorsque Joe revient dans sa maison d'enfance, se retrouve face à son père plus mort que vif, à la fille qu'il a (mal) aimé toute sa vie durant, à son meilleur ami homosexuel malade du SIDA et proche de la fin, tout se bouleverse dans le coeur de Joe et il revoit son jugement avec dix-sept ans de retard.
Ce roman est beau, à la fois raconté dans des termes simples et des expressions dosées parfaitement. Les personnages sont tous attachants, ils ne sont pas négligés par l'écriture, J.Tropper prend le temps de les faire vivre, les anoncer avec douceur (ou parfois même, avec beaucoup d'ironie) et terrasser le lecteur en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je ne suis pas ressortie indemne de cet excellent roman.
Ce qui, au départ est l'histoire d'une sorte de rédemption - qu'il ne comprend même pas au début - de Joe, devient ensuite sa quête pour apaiser l'hostilité qui l'entoure et le vide affectif qui l'emplie. Le personnage grandit au fur et à mesure, et on grandit avec lui ! On accepte ses conneries lorsqu'il les fait et on les réfute lorsqu'il les réfute. Pour moi, Joe est un personnage qui sort complètement de son contexte et vient prendre possession du lecteur. On a ses brûlures d'estomac quand la tension le saisit, on a ses larmes lorsqu'il pleure, on a son regard, on devient complètement lui. Ce roman m'a habité ! Et j'espère revivre cette expérience un jour prochain !
Dans certains livres que j'ai lu, on ressentait souvent une sorte de distance avec le héros, comme si l'auteur souhaitait protéger son "enfant", comme s'il ne voulait pas le partager. Dans Le Livre de Joe, c'est tout à fait l'inverse, on rentre dans la vie et l'intimité des personnages, c'est un processus plutôt intéressant dans le style de l'écrivain, il se détache de ce qu'il a créé, ou alors était-il simplement d'une nature accueillante ? On ne le saura sans doute jamais, et c'est ça qui rend son écriture si spéciale (pour moi, en tout cas, c'est certain !).
En attendant, qu'est-ce que j'ai pu pleurer sur les derniers chapitres de ce roman ! Le Livre de Joe a été une expérience vraiment formidable, et je me suis empressée d'acheter un autre roman du même auteur ; Perte et Fracas. Mon amie qui m'avait conseillé de lire J.Tropper m'a dit qu'il s'agissait de son favoris, je me demande bien ce que je vais donc découvrir dedans ! Heureusement que nous sommes en hivers et que le stock de klenex est plein à craquer ! Personnellement, je crains moins la grippe A que les attaques livresques lacrymales !!
Voir aussi : Tout peut arriver, Jonathan Tropper
Résumé : À première vue, Joe Goffman a tout pour lui : un magnifique appartement dans les quartiers chics de Manhattan, des aventures sentimentales en série, une décapotable dernier cri et des dollars comme s’il en pleuvait. Ce jeune auteur a très vite rencontré le succès avec son premier roman, Bush Falls. Directement inspiré de son adolescence passée dans une petite bourgade du Connecticut, ce best-seller ridiculise les mœurs provinciales de ses ex-concitoyens, dénonce leur hypocrisie, leur étroitesse d’esprit et toutes leurs turpitudes. Mais le jour où il est rappelé d’urgence à Bush Falls au chevet de son père mourant, il se retrouve confronté aux souvenirs qu’il croyait enfouis à jamais. Face à l’hostilité d’une ville entière, rattrapé par les fantômes de son passé, Joe va devoir affronter ses propres contradictions et peut-être enfin trouver sa place…
Il faut savoir que j'ai eu une sorte de gros coup de chance en achetant ce livre. J'écris depuis très longtemps des histoires que l'on pourrait qualifier d'homosexuelles (c'est même certain que l'on peut les appeler comme ça, mes héros masculins sont souvent gays, je me "bats" pour la reconnaissance de l'amour quel qu'il soit... Bref), et donc, depuis peu, je recherchais des livres qui mentionneraient cela, même légèrement. Résultat : sans grand succès. Les gays ne sont pas aux sommets de la littératures comme ils le sont dans le mangas (vive les Boy's Love d'Asuka et les yaoi de Taifu).
Cependant, la fille que je suis a un don assez inexplicable, il se trouve que je suis une sorte d'aimant à tout ce qui touche l'homosexualité : films, séries TV, sites, et désormais, livres. Je fouinais tranquillement dans les rayons du carrefour quand, sans le vouloir, je selectionne deux livres : Le Livre de Joe (J.Tropper) et La Confusion des sentiments (S.Zweig), et bingo ! Tous deux parlent - plus ou moins - de relations homosexuelles ! (Pour le moment, ce coup de chance ne s'est pas reproduit).
Le Livre de Joe, c'est avant-tout l'histoire de Joe (héhé, qui l'eût cru ?), un jeune écrivain assez sarcastique qui prend sa revanche sur son passé et les gens qui l'ont peuplé. C'est aussi l'histoire d'un roman dans un roman, sans qu'on ne lise un seul chapitre de ce fameux roman (ahah). Honnêtement, quand on découvre la vie de Joe lorsqu'il était ado, on comprend parfaitement ce qui l'a poussé à agir ainsi, à écrire ce best-seller qui lui vaut beaucoup de problèmes lorsqu'il débarque aux Falls, je sais que, tout le long du récit, j'en voulais plus aux habitants de Bush Falls qu'à Joe lui-même. Son comportement était tout à fait justifié, même si le doute est mis dessus tout le long du roman. Forcément, lorsque Joe revient dans sa maison d'enfance, se retrouve face à son père plus mort que vif, à la fille qu'il a (mal) aimé toute sa vie durant, à son meilleur ami homosexuel malade du SIDA et proche de la fin, tout se bouleverse dans le coeur de Joe et il revoit son jugement avec dix-sept ans de retard.
Ce roman est beau, à la fois raconté dans des termes simples et des expressions dosées parfaitement. Les personnages sont tous attachants, ils ne sont pas négligés par l'écriture, J.Tropper prend le temps de les faire vivre, les anoncer avec douceur (ou parfois même, avec beaucoup d'ironie) et terrasser le lecteur en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Je ne suis pas ressortie indemne de cet excellent roman.
Ce qui, au départ est l'histoire d'une sorte de rédemption - qu'il ne comprend même pas au début - de Joe, devient ensuite sa quête pour apaiser l'hostilité qui l'entoure et le vide affectif qui l'emplie. Le personnage grandit au fur et à mesure, et on grandit avec lui ! On accepte ses conneries lorsqu'il les fait et on les réfute lorsqu'il les réfute. Pour moi, Joe est un personnage qui sort complètement de son contexte et vient prendre possession du lecteur. On a ses brûlures d'estomac quand la tension le saisit, on a ses larmes lorsqu'il pleure, on a son regard, on devient complètement lui. Ce roman m'a habité ! Et j'espère revivre cette expérience un jour prochain !
Dans certains livres que j'ai lu, on ressentait souvent une sorte de distance avec le héros, comme si l'auteur souhaitait protéger son "enfant", comme s'il ne voulait pas le partager. Dans Le Livre de Joe, c'est tout à fait l'inverse, on rentre dans la vie et l'intimité des personnages, c'est un processus plutôt intéressant dans le style de l'écrivain, il se détache de ce qu'il a créé, ou alors était-il simplement d'une nature accueillante ? On ne le saura sans doute jamais, et c'est ça qui rend son écriture si spéciale (pour moi, en tout cas, c'est certain !).
En attendant, qu'est-ce que j'ai pu pleurer sur les derniers chapitres de ce roman ! Le Livre de Joe a été une expérience vraiment formidable, et je me suis empressée d'acheter un autre roman du même auteur ; Perte et Fracas. Mon amie qui m'avait conseillé de lire J.Tropper m'a dit qu'il s'agissait de son favoris, je me demande bien ce que je vais donc découvrir dedans ! Heureusement que nous sommes en hivers et que le stock de klenex est plein à craquer ! Personnellement, je crains moins la grippe A que les attaques livresques lacrymales !!
Voir aussi : Tout peut arriver, Jonathan Tropper